Une motion pour éviter de prêter serment au roi?

Le Parti québécois (PQ) demande l’aide des autres formations politiques pour éviter de prêter serment au roi Charles III. Son chef, Paul St-Pierre Plamondon, a adressé une lettre à tous ses homologues, demandant leur soutien via une potentielle motion qui serait adoptée au Salon bleu.

Présentement, l’Assemblée nationale somme les députés de prêter serment au peuple québécois de même qu’à la couronne britannique. Le PQ s’est informé sur la possibilité d’enfreindre cette exigence. Mais le «secrétaire général ne considère pas avoir le pouvoir de changer la pratique des deux serments en vigueur», explique Paul St-Pierre Plamondon, dans une lettre envoyée à tous les chefs de partis représentés à l’Assemblée nationale.

Le secrétaire général propose toutefois une porte de sortie: l’adoption d’une motion. Celle-ci devra être adoptée par une majorité, ce qui explique la demande du chef péquiste à ses confrères.  

L’élu dans Camille-Laurin, dans l’est de Montréal, demande aussi à ses collègues de ne pas prêter allégeance au roi. Ce «geste politique, de solidarité, donne une orientation aux instances de l’Assemblée nationale quant à ce qu’on considère comme normal dans notre société», a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse tenue à Québec, lundi.

Dans tous les cas, M. St-Pierre Plamondon et les deux autres députés de sa formation assurent qu’ils ne prêteront pas serment au roi. Au point d’être exclus du Salon bleu? «Chaque scénario sera envisagé au moment opportun» se limite à répondre M. St-Pierre Plamondon.

Près d’une vingtaine d’artistes ont uni leurs voix afin de dénoncer le serment des députés à la couronne. Parmi eux, on retrouve notamment les comédiens Sébastien Ricard, Isabelle Blais et Pascale Bussières.

«Je nie toute allégeance, toute soumission à Charles III, roi déclaré du Canada, disent-ils, dans une vidéo publiée lundi. À lui, ses héritiers, successeurs et représentants, je ne reconnais aucune souveraineté sur le Québec.»

Remplir une promesse

Dans son programme, et ce, depuis 2015, la CAQ s’engage à abolir la monarchie britannique au Québec. «Si la CAQ est sérieuse sur sa volonté de vouloir rentre facultatif le serment et d’abolir la monarchie, à court terme, une motion qui confirme cette volonté-là ne coûte rien, mais éclaire drôlement les instances de l’assemblée», expose M. St-Pierre Plamondon.

Les cérémonies d’assermentation des députés s’entameront mardi. La CAQ et les libéraux ouvriront alors le bal. Suivront les élus de Québec solidaire mercredi, puis, pour clore le suspens, ceux du PQ, vendredi. Jeudi sera aussi à encercler au calendrier: la CAQ dévoilera la composition de son nouveau Conseil des ministres.